Consultation
Pourquoi consulter ?
Traverser une période de mal être avant, pendant ou/et après l’apparition du comportement (sexuel) addictif, envahissant tous les domaines importants de sa vie et rendant tous les moments de plaisir sans intérêt, demande d’aller « déposer » cette souffrance auprès d’un thérapeute, mais souvent la honte, le dégout de soi, le rejet de ses comportements, sa culpabilité… sont des freins à la prise de rendez-vous. Passer cette première étape déjà en soi thérapeutique et preuve d’une réelle motivation, le déroulement de la prise en charge s’effectuera avec peut être plus de sécurité ce qui facilitera le changement.
La thérapie permet ainsi d’acquérir une façon différente de penser le problème addictif et donne des outils pour faire face seul ou avec un environnement peut être plus bienveillant, à un éventuel retour de la problématique. Pour retrouver confiance en lui, le patient a besoin de se rendre compte que les solutions émanent de sa propre réflexion et que c’est grâce à lui et à ses choix qu’il arrive à changer son comportement problématique, et maintenir les solutions. L’emploi du « je » renforce cette prise de conscience.
Trouver un thérapeute de confiance, est bien entendu une étape fondamentale, il est parfois nécessaire de sonner à plusieurs portes avant de trouver la personne qui convient et qui saura créer avec le demandeur une véritable alliance de collaboration et d’aide. Si le thérapeute peut être expert en outils thérapeutiques, le patient, lui, est expert dans son problème, vu qu’il le pratique depuis des années !!! La thérapie n’a qu’un but, c’est d’amener du changement : modifier le comportement problème, atteindre l’objectif fixé au début de la prise en charge, et atténuer la souffrance représentent les principaux axes.
Enfin, un dernier point, le thérapeute est spécialisé et doit attester de ses qualifications avec un diplôme spécifique, il a souvent suivi un cursus de plusieurs années, parfois dans des institutions ou services hospitaliers spécialisés en addictologie.
Le thérapeute n’est pas là pour trouver les solutions à la place du patient ou du couple. Il va ouvrir le chemin et faire en sorte que le patient, au cours et à la fin de la thérapie puisse choisir ce qu’il veut vivre : soit il décide de poursuivre sa conduite addictive, soit de passer à autre chose. Cette capacité à faire le choix ou non du passage à l’acte peut signer la fin de la prise en charge. Dans le cadre d’une dépendance sexuelles, rappelons que le but de la thérapie n’est pas de définir une sexualité « normale » mais de permettre au patient de faire un choix et de construire sa propre sexualité, quelle qu’elle soit, sans l’addiction.
Le thérapeute ne peut pas tout faire et tout traiter, il n’est pas tout puissant. Il ne possède pas toutes les techniques existantes dans le domaine des addictions, il est spécialisé dans une orientation thérapeutique spécifique et il est souvent intégré à une équipe ou réseau multidisciplinaire dont le but est justement de proposer un éventail de différentes méthodes de prise en charge dont l’addict aura besoin. Si vous ne sentez pas cette alliance au cours du premier entretien ou des suivants, si vous n’êtes pas satisfait, faîtes-vous confiance et n’hésitez pas à changer de thérapeute. Ne vous découragez pas, vous finirez par trouver ce professionnel qui vous rassure et qui vous permettra de trouver en vous, la réponse à votre problème.
Comment se déroule une thérapie ?
Les premières séances permettent d’évaluer et de faire un bilan du problème, elles permettent aussi d’entrevoir des solutions. Au cours de ces premières séances, une véritable relation thérapeutique doit se créer avec confiance et bienveillance. Il est aussi important durant ce temps d’expliquer le type de prise en charge qui sera proposé ainsi que les règles de la thérapie. A l’issue de ces échanges et explorations, des objectifs et pistes de réflexion vont apparaître comme par exemple : analyser les causes profondes du mal-être, solutionner le problème dans le moment présent et à l’avenir, agir sur les conséquences et sur les situations à risque, mettre en place un traitement approprié qui utilisera l’échange verbal et/ou les médicaments, les stratégies comportementales, cognitives, les entretiens de couple…plusieurs approches sont donc possibles.
La suite de la prise en charge est ainsi centrée sur la mise en pratique des stratégies sans nier les obstacles rencontrés. Une thérapie permet aussi d’échanger, de partager les questions, les ressentis du patient. Il ne faut jamais s’empêcher de poser des questions au thérapeute, il n’y a jamais de questions stupides et si par mégarde le demandeur se sent « mal traité », il a tout a fait le droit et même le devoir de lui en parler étape nécessaire avant de changer de thérapeute.
Quelques recommandations pour ne pas se tromper
Un thérapeute n’est pas un ami ou une future conquête : le thérapeute est uniquement un soignant. Il porte sur le patient un regard bienveillant, il essaye de comprendre son histoire et tous les éléments qui la caractérisent. Le thérapeute, de par sa connaissance des addictions, saura créer une relation sécurisante, indispensable à la prise en charge de toute addiction. Le thérapeute sera le guide sur le chemin de la compréhension, de l’analyse du problème et de l’apprentissage des solutions.
Un thérapeute n’est pas là pour imposer ses propres réponses et solutions face au problème. Il doit faire abstraction de sa propre conception morale (notamment dans le cadre d’une addiction sexuelle) et ne pas justifier ses stratégies par des références personnelles ( par exemple à sa propre sexualité). Il propose une méthode de travail à laquelle le patient accepte ou non d’adhérer. C’est une sorte de contrat discuté et défini ensemble dans le cadre d’une collaboration. Cet espace de parole appartient au patient qui est en droit de poser les questions qu’il souhaite avec respect.
Respect de la déontologie et remboursements des consultations
Le psychologue s’engage à respecter le Code de déontologie des psychologues. Notamment, l’anonymat, et la confidentialité des séances sont assurés au patient. Par ailleurs, tous les aspects du travail du psychologue sont basés sur l’honnêteté, la transparence et la confiance. Les consultations chez un psychologue ne sont pas remboursées par la sécurité sociale. Cependant, certaines mutuelles peuvent prendre en charge un certain nombre de séances annuelles réalisées avec un psychologue. Si c’est le cas, il vous sera donné une facture à fournir à votre organisme complémentaire.
Les questions les plus fréquentes
Et si le thérapeute me trouve bizarre et qu’il se moque de moi ?
Par exemple, il n’est pas évident pour un sex-addict de venir parler dans le cabinet d’un thérapeute d’un sujet particulièrement tabou comme sa sexualité qu’il juge pour la plupart du temps anormale, c’est une démarche courageuse. Le thérapeute reçoit alors le discours avec compréhension, respect, dans un climat de confiance. Il n’est pas là pour se moquer ou être choqué mais pour écouter la souffrance, amener le patient à lâcher prise et créer une alliance, aussi appelée empathie.
Et si je n’arrive pas à changer ?
Il n’y a pas de solution miracle ni de résultats garantis mais si la motivation et l’envie de reprendre le contrôle ou d’arrêter le comportement addictif sont présentes, il y aura forcément du changement !
Quelle thérapie possible ?
Plusieurs techniques thérapeutiques existent pour permettre d’induire du changement dans un comportement (sexuel) addictif. Elles différent en fonction du problème du patient, de la démarche qu’il souhaite entreprendre pour aborder sa conduite addictive, de ses facteurs de vulnérabilités et des compétences du thérapeute.
Est-ce que je peux consulter avec mon/ma partenaire ?
C’est souvent le conjoint qui découvre et qui pousse son partenaire addict ou sex-addict à franchir la porte d’un lieu de soins. Ces révélations fragilisent le couple et parfois même le fait voler en éclat. C’est aussi un signal d’alarme pour aller consulter ensemble si chacun est d’accord.