Addiction aux jeux vidéo
Une pratique excessive est problématique
Qu’est-ce qu’une addiction aux jeux vidéo ?
Depuis 2018, le trouble du jeu vidéo (gaming disorder) est reconnu comme une maladie par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
D’après l’OMS, l’addiction aux jeux vidéo est un comportement lié à la pratique des jeux vidéo ou des jeux numériques qui se caractérise par :
- Une perte de contrôle sur le jeu
- Une priorité accrue accordée aux jeux, au point que celui-ci prenne le pas sur d’autres centres d’intérêt et activités de la vie quotidienne
- La poursuite ou la pratique croissante du jeu en dépit de répercussions négatives sur les activités personnelles, familiales, sociales, éducatives, professionnelles ou d’autres domaines importants
- La présence de ce trouble sur une période d’au moins 12 mois
Ce trouble concernerait principalement les joueurs de jeux en réseau et notamment les MMORPG.
(source : site de l’OMS)
Les signes d’alerte chez l’enfant ou l’adolescent qui présente un trouble aux jeux vidéo :
- Une baisse des résultats scolaires liée à des troubles de la concentration, des troubles du sommeil
- Une irritabilité, une agressivité face à des obligations scolaires ou familiales
- Un repli sur soi, un isolement
- Des changements physiques comme une prise de poids causée par une alimentation déséquilibrée par exemple
- À part les jeux vidéo, plus rien ne compte
Quelques chiffres clés en France
- 31 millions de joueurs réguliers
- 71 % des français jouent occasionnellement aux jeux vidéo
- 96 % des enfants entre 10 et 17 ans déclarent jouer régulièrement
- 0,5 % à 4 % des jours seraient addicts
Comment réagir en tant que parent ou entourage du joueur ?
Cela ne sert à rien de stopper la pratique des jeux vidéo du jour au lendemain. Le but est d’aider le joueur, de l’écouter, de comprendre avec lui ce que lui apporte le jeu et de lui proposer des activités agréables/gratifiantes en complément du jeu. La plupart du temps, l’objectif à atteindre est la reprise de contrôle et non l’abstinence. La réduction du temps de jeu se fait progressivement. L’addiction est une « mauvaise » solution pansement qui vient colmater une blessure plus profonde chez l’addict. Une blessure qui le fait souffrir et qui a un impact sur sa vie personnelle, familiale, sociale, professionnelle, financière, conjugale…
Quelles sont les solutions ?
Allez, une dernière fois et puis après j’arrête, promis ! et finalement vous y retournez le lendemain, quelques jours ou quelques semaines plus tard… L’addict perd le contrôle sur son comportement et souffre. Le système de récompense, défaillant, dirige le dépendant qui n’est plus maître de son comportement. A ce stade, l’addict a besoin d’une thérapie pour traiter sa dépendance et réajuster son système de récompense. Il n’arrivera pas à reprendre le contrôle sur son addiction, seul. L’addict doit donc accepter de demander de l’aide, de travailler en collaboration avec le thérapeute sur ses difficultés et sa motivation au changement. Il lui faut souvent du temps pour prendre la décision d’aller consulter.
Il n’existe pas de solution miracle : c’est le choix et la motivation de la personne concernée qui passe par une prise de conscience et une démarche individuelle.Pour les personnes addicts, l’objectif est de reprendre le contrôle de leur vie et de leurs envies. Pour cela, il faut se faire aider par un praticien (psychologue, psychiatre, addictologue) spécialisé dans ce domaine. Une thérapie passe par des techniques cognitives et comportementales. Cette méthode permet de réajuster et traiter le système de récompense qui dysfonctionne.
La thérapie cognitive et comportementale est une méthode d’analyse et de traitement qui a montré son efficacité, comme traitement unique et/ou d’appoint dans de nombreuses indications comme la dépression, les troubles anxieux, les états de stress, la bipolarité, et l’addiction.
Les outils et exercices proposés au cours de cette thérapie permettent :
- Le contrôle ou la suppression du comportement addictif
- La gestion des situations déclenchantes
- La gestion des émotions
- Le contrôle des pensées obsessionnelles liées à l’addiction
- La gestion des conséquences de la conduite addictive et des facteurs de rechute
- La prise en charge des problèmes associés, manque d’estime de soi, crises conjugales, traumatismes passés…
Mais l’addiction n’est que la partie visible du trouble. Il faut aussi s’attaquer à ce qui est invisible, au mal être sous-jacent de l’individu, sinon il y a risque de rechute. Les traumatismes dans l’enfance, la maltraitance, la mauvaise estime de soi, le manque de confiance, les difficultés de gestion du stress ou la dépression sont autant de «terrains favorables» qui peuvent mener à une dépendance.