Addiction aux jeux de hasard et d’argent

Quand le jeu devient plus qu’un simple amusement

Qu’est-ce qu’une addiction aux jeux de hasard et d’argent?

Le jeu en ligne problématique et pathologique est devenu un challenge de santé publique du fait de sa prévalence croissante et du peu de recours aux soins des sujets affectés. Le jeu problématique est caractérisé par une pratique incontrôlable, envahissante et répétée du jeu de hasard et d’argent. Le joueur mise au-delà de ses moyens financiers, joue pour se refaire malgré la souffrance et les répercussions qui en découlent (familiales, sociales, financières), et a du mal à identifier les conséquences négatives du jeu. Depuis la publication du 5ème manuel de diagnostique des maladies mentales, il est classé dans la section « troubles addictifs » et considéré comme une addiction comportementale.

En ce qui concerne sa terminologie, la littérature actuelle évoque la pratique du jeu selon un continuum allant du jeu « contrôlé » au jeu « pathologique » en passant par le jeu « à risque » (faible ou modéré). Différentes dénominations sont utilisées pour désigner le niveau le plus sévère de ce trouble, à savoir le jeu excessif, problématique ou pathologique.

Les différents types de jeux d’argent et de hasard

Cinq formes principales de jeux sont légalement autorisées :

  • La loterie, qui comprend les jeux de tirage et les jeux de grattage. On la retrouve en points de vente et en ligne.
  • Les paris sportifs. Il est possible de jouer en points de vente mais le plus souvent la pratique se fait en ligne.
  • Les paris hippiques. L’offre de jeu est exploitée en points de vente sous un régime de
    monopole confié au Pari Mutuel Urbain (PMU) et surtout en ligne.
  • Le poker. La pratique se fait sur internet et dans les établissements de casino
  • Les jeux de tables et machines à sous proposés par les établissements de casino et les clubs de jeux.

Quelles sont les solutions ?

Dans le domaine de l’addiction au jeu de hasard et d’argent, deux traitements psychothérapeutiques sont plus largement utilisés. Le premier est la thérapie brève, axée sur la recherche de solutions ; il s’agit d’une intervention à court terme dont le but est d’aider le patient à changer, en identifiant des solutions immédiates à ses problèmes concrets, en cherchant à augmenter sa motivation au changement de comportement.

La deuxième méthode de traitement est la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), où le thérapeute tente d’identifier les pensées non objectives du patient et de les remplacer par des pensées et des croyances plus rationnelles. Ces pensées, aussi appelées distorsions cognitives, sont présentes chez tous les joueurs (y compris occasionnels) mais sont plus fréquentes et intenses chez le joueur problématique, avec un degré de conviction qui s’accroît au fur et à mesure qu’il joue, l’incitant ainsi à poursuivre le jeu.

Certaines études montrent la présence de ces distorsions cognitives chez les joueurs problématiques . Ces deux méthodes de soins sont souvent utilisées de manière combinées et ont montré une possible efficacité sur le jeu pathologique, mais la plupart des essais comparaient une intervention à un groupe contrôle ou à une seule autre intervention.

Interventions dans des congrès

Les questions les plus fréquentes

Comment savoir si on est accro aux jeux d’argent ?

Votre pratique de jeu devient un besoin et pas seulement un plaisir, vous ne pouvez plus vous en passer. Vous finissez par jouer pour soulager le manque irrépressible, le « craving ». Vous cherchez constamment à vous refaire et vous avez des problèmes financiers, voire des dettes à cause du jeu. Enfin, des remarques répétées de la part de vos proches peuvent également vous alerter.

Dès que vous ressentez un problème vis-à-vis de votre pratique de jeu, quels que soient sa durée, sa fréquence ou le temps passé à pratiquer, que vous ayez ou non le sentiment d’être dépendant, il ne faut pas hésiter à demander conseil à un spécialiste (psychologue, psychiatre, addictologue) et si besoin de vous faire aider.

Est-ce que l’addiction aux jeux d’argent se soigne ?

Oui mais il faut du temps.

La thérapie cognitive et comportementale qui s’avère être la plus efficace dans le soin des addictions, propose des méthodes et exercices pour que l’addict puisse diminuer sa pratique de jeux compulsive. Plus l’addict vient consulter et plus le changement arrive rapidement. Il est donc préconisé de consulter une fois par semaine au début de la thérapie. Ensuite, il est important de consolider les changements positifs pour prévenir la rechute de la maladie et de travailler plus en profondeur le mal être de l’addict. Dans tous les cas, la rechute fait parti du parcours de soin et si elle arrive, ça ne veut absolument pas dire que vous n’arriverez jamais à guérir, il faut juste l’analyser et continuer la thérapie.

Quelles sont les solutions pour me sortir de ma dépendance aux jeux d’argent ?

La première étape du traitement est d’admettre que l’on est impuissant par rapport à l’addiction car c’est une maladie. L’addict aux jeux d’argent ne fait pas exprès d’être addict, c’est plus fort que lui. Dans le cadre d’une thérapie, vous allez analyser les causes de cette dépendance, les comprendre et les traiter avec l’aide du thérapeute. Vous trouverez, ensemble, des solutions concrètes pour amener du changement à votre pratique de jeu addictive. En complément de la thérapie, un traitement médical peut s’avérer nécessaire, avec l’accord de l’addict.

Qu’est-ce que je peux faire si mon partenaire est addict aux jeux d’argent ?

Il est d’abord conseiller d’en parler avec lui et de comprendre ensemble pourquoi il joue. L’addiction est une « mauvaise » solution pansement qui vient colmater une blessure ancienne chez l’addict. Une blessure qui le fait souffrir et qui a un impact sur sa vie personnelle, conjugale, familiale, sociale, professionnelle, financière… En aucun cas, vous n’êtes là pour le sauver ou l’aider, ce n’est pas votre rôle car la maladie vous affecte aussi. Il est d’ailleurs conseillé de vous trouver un espace de parole pour exprimer librement ce que vous vivez et ce que vous ressentez. Il n’y a pas de façon de réagir si vous découvrez l’addiction de votre partenaire « Dois-je partir ou rester? », il est important de vous écouter et de respecter vos propres limites.